À la maison de Marie

Là le jeu de mot est vraiment mauvais et en plus incompréhensible de base… Du grand n’importe quoi, une faiblesse d’inspiration ou plus certainement un assaut de fainéantise et la tentation de céder à la facilité. Cet article va donc vous présenter notre découverte de la charmante ville de Beit Meri (ou Beit Mery) et beit signifiant maison en Libanais je vous laisse conclure.

Jeudi après-midi nous prenons la décision de partir découvrir un autre coin de notre pays d’adoption. Nous nous décidons pour l’éco-réserve de Jabal-Moussa, et plus précisément la maison d’hôte de Muriel, recommandée par le couple croisé à Douma. Après le reste de la journée à tenter de trouver des coordonnées accessibles par Internet (Messagerie instantanée, réseaux sociaux, messagerie électronique, j’ai tout tester à part le pigeon voyageur), tout cela parce que nous n’avons pas de forfait local sur nos portables (et que vu le peu d’utilité cela serait gaspillé, sauf dans ces moments là où je suis à deux doigts de sauter sur n’importe quelle offre me permettant de passer juste un !&$$# de coup de fil) j’ai ajouté à ma liste tous les gîtes, hôtels et maisons d’hôte autour de la réserve.

Force est de reconnaitre qu’il faut accepter que le commerce est une force vitale du peuple Libanais, qui passe pourtant après le rythme du quotidien. Les temps de réponses sont toujours très longs (enfin tout est relatif, c’est un point de vue personnel d’un ancien stressé de la vie qui répond à chaque mail et appel dans les 2 minutes sous peine de se sentir coupable de léthargie narcoleptique).

Vendredi matin j’ai enfin un retour (sur la demi-douzaine de contacts minimum que j’ai tenté) et non seulement tout est plein (Oui alors là c’est normal, nous sommes vraiment complètement rêveurs d’avoir imaginer réserver la veille du départ) mais surtout il neige un peu et nous n’avons toujours pas d’affaires adaptées. Madame et Petite Demoiselle n’ont même pas de chaussures de rando dignes de ce nom.

Alors c’est décidé nous partons pour le Chouf. Région splendide d’après les retours autours de nous, plus basse altitude qui devrait nous épargner la neige et Monsieur a repéré plusieurs rando moins violente que celle de Douma (il faut convaincre Petite Demoiselle qui est plutôt méfiante suite à cette expérience).

Alors je suis convaincu que toi lectrice et toi lecteur vous avez déjà remarqué la faille critique de ce plan parfaitement préparé. Comment ces deux abrutis congénitaux pensent trouver un logement le vendredi matin pour le vendredi soir en partant d’une liste de contacts vierge de tout nom alors qu’en démarrant 24 heures plus tôt avec une liste cela n’a pas fonctionné ? Je ne vous cache pas qu’avec le recul c’est une évidence même pour nous (et je vous pris de surveiller votre langage avant de nous traiter d’abrutis, nous n’avons pas gardé les moutons ensemble. Et oui, je m’adapte aux élevages locaux !) cependant dans le feu de l’action et dans l’énergie du désespoir de ne pas « perdre » les heures de recherches déjà effectuées je me suis lancé à corps perdu dans cette mission suicide.

La conclusion est tout simple, Madame décide en fin de soirée que nous profiterons du samedi pour visiter une ville proche, dans la journée. Exit les problèmes d’hôtel et de restaurants (parce que dans un dernier sursaut j’avais fait un repli sur Batroun et trouvé un super hôtel sans restaurant, avec le couvre-feu et le confinement c’était pas top top), exit les problèmes de longs trajets (Petite Demoiselle apprécie modérément les routes sinueuses de montagne et nous avons peur qu’un jour la moquette d’un taxi soit d’accord avec son jugement) et cela nous laisse la possibilité d’aller honorer une invitation à une barbecue le dimanche (si, si, le confinement est toujours de vigueur, c’est juste que 97% de la population a décidé de ne pas en tenir compte).

Cette très longue introduction pour vous présenter (j’ai été très tenté par « introduire ») Beit Mery. 20 minutes de trajet en montant dans la montagne, passage de 0 à 750 m d’altitude. C’est à la fois le nom d’une ville et d’une municipalité (une communauté de commune pour faire simple, même si pas tout à fait cela). Toute une journée à se promener dans de nouvelles rues, profiter d’une vue magnifique sur Beyrouth d’un côté et de la chaîne du Mont Liban et de ses vallées de l’autre. Un pique-nique dans un square pour que Petite Demoiselle joue avec d’autres enfants (la police très gentille attends que le froid tombe, juste avant que le soleil n’entame sa descente pour venir signaler qu’en raison du confinement le jardin d’enfants n’ait pas accessible). Bien sûr des échanges avec des rencontres de hasard, une famille Libano-Canadienne qui vit dans la ville d’à côté et un Libano-Russe ayant vécu à Bruxelles dont le papa s’est installé à Beit Mery en 1948. Toutes ces cultures, toutes ces découvertes, toute cette ouverture d’esprit, ce sont nos plus belles raisons de rester encore malgré la crise et le reste.

Les surprises Libanaises sont présentes comme chaque jour. À Beit Mery ce sera ces trottoirs sans murets longeant des jardins 4m en contrebas, les ruines antiques en accès libres avec les traces d’un feu de camp improvisé sur une mosaïque du Vème siècle, la réparation au chalumeau d’un camion citerne (plein ?) garé devant la pompe de distribution d’essence de la station service et l’immeuble en construction juste voisin de celui jamais achevé. Ces raisons aussi nous font rester, peut-être parce que la vie trop lisse et policée devient parfois monotone et sans saveur.

Le sentiment qui reste de cette visite c’est celui d’espaces : espace autour de nous, espaces verts des jardins omniprésents. L’architecture des immeubles hauts et étroits pour offrir la meilleure vue sur la montagne, au-dessus de l’immeuble précédent. Un lieu où l’on se sent bien sans pouvoir trouver pourquoi.

Place aux photos (comme d’habitude en passant la souris dessus vous arrêtez le défilement et en cliquant dessus vous ouvrez en grand avec un titre).

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