Batroun et Ixtir entre cave et plages

Ce week-end marque la fin du mois de Septembre. Nos amis en France nous parlent de pluie, de grisaille et de températures avoisinant les 12 degrés celcius.
Ici nous avons un air à 29 degrés et une eau à 28 degrés (parfois l’inverse). Nous ne vivons pas le même début d’automne.

Pour profiter de cette arrière saison agréable, qui devrait durer au minimum jusqu’à mi-octobre d’après les habitués, direction Batroun. Pour ceux qui ont suivi la visite de Byblos (sur cet article) c’est un peu plus au nord. A peine une quinzaine de kilomètres, ce qui veut dire 10 minutes le matin, et une bonne demi-heure au retour. Les deux routes du littoral, que ce soit la côtière ou la voie rapide, sont encombrées à partir de 17:00. Comme en plus nous désirons ensuite aller découvrir un des plages de Madfoun, le taxi restera avec nous pour s’éviter les allers-retours à Beyrouth. Tarif pour une journée : 250.000 LL (une trentaine d’euros) que nous partageons avec une copine (collègue de Madame).

Premier coup d’œil sur la ville et première surprise : les immeubles les plus hauts ne semblent pas dépasser 5 étages (« ne semblent pas » parce que je n’ai pas fait le tour de toute la ville pour vérifier chaque bâtiment). Renseignement pris auprès de Khalil (le chauffeur avec qui nous prenons l’habitude de traiter) les autorités locales interdisent les constructions à tout-va et tentent de prendre soin de leur littoral.

Promenade dans les petites rues et là quel bonheur. Une douce brise permet de supporter la chaleur, l’ombre des villas nous abrite, l’odeur des fleurs nous enchante (je peux donner l’impression d’en rajouter pour faire bisquer le lecteur au coin du feu, et bien même pas, c’est la réalité). Les personnes dans leur jardin ou sur leur pas de porte nous sourient et nous disent bonjour. Cela parait vraiment banal ici, mais cela surprend toujours les (encore) nouveaux arrivants que nous sommes.
Bien sûr c’est le Liban et il ne faudra pas longtemps pour qu’un vieux monsieur engage la conversation dans un mélange de français et d’arabe que lui comme nous complétons avec des mimes et surtout beaucoup de bonne volonté. Il nous raconte les tirs sur sa maison pendant la guerre et malgré son déambulateur il traverse la rue pour nous faire sentir le basilic planté de chaque côté de son entrée et nous en offrir quelques branches.

Je remarque au cours de nos errances de ruelle en ruelle que les noms de rue sont assez facile à lire. Et pour cause : pas de nom, juste un numéro (rue 1, rue 2, etc.) et pour les petites rues perpendiculaires il suffit de le numéroter à leur tour et de concaténer les deux. Cela donnera pour les rues perpendiculaires à la rue 12 par exemple les ruelles 1201, 1202, 1203, etc.
Pour un peu il serait tentant de se la jouer NY et de se donner rendez-vous à l’angle de la 15 et de la 1505.

Bel arrêt dans une église orthodoxe, dédiée à la dame de la mer (Lady of the Sea), construite sur les ruines d’un temple païen, et offrant une superbe vue sur le mur des Phéniciens. A l’époque la longue zone, tout en longueur, servait à la fois de carrière et de piège à sel, ce qui à force d’extraction donne ce long mur très mince séparant la mer du bas des villas (voir la photo dans la galerie ci-dessous).

Promenade sur le port, visite de l’église Maronite (drôlement moins décorée que l’Orthodoxe. Je n’ai pas de préférences en matière de religion, mais pour la déco je suis franchement pro-Orthodoxe, Madame au contraire trouve cela surchargé).

Madame insiste ensuite pour trouver l’amphithéâtre antique dont les ruines ne sont pas loin. Je ne saurais la remercier suffisamment. Autant les quelques marches encore visibles ne sont pas très impressionnantes (bien qu’en pensant aux siècles écoulés et à la quantité de fesses qui se sont posées là je me sens tout à coup très jeune), autant le coin de verdure proposé est superbe. Un petit jardin d’agrément miniature, et de l’ombre !

Début d’après midi, un passage éclair dans la rue du Souk pour trouver un fruit et se caler, retour au taxi, direction la plage et le repas.

Pierre & friends : le guide en dit du bien, une autre copine nous l’a chaudement recommandé, ce sera donc cette plage privée pour le reste de la journée. Mettons fin tout de suite aux rumeurs les plus folles : Madame et Monsieur, sans parler de Petite Demoiselle, ne sont pas devenus d’horribles néo-colons ne fréquentant que les endroits branchouilles et onéreux.
D’abord parce que le banquier ne nous suivrait pas longtemps dans cette aventure et surtout parce que nous nous fondrions très mal dans la masse jet-set branchée.
« Alors pourquoi la plage privée hein ? C’est pas très anarcho-écolo cela. J’dis ça, j’dis rien. »
Tout simplement parce qu’après (et avant, nous allons poursuivre) les plages publiques nous avions l’envie de passer une après-midi baignade sans bouteille en plastique, sans morceaux de verre, sans (trop) de pollution.
Et puis soyons honnête, nous parlons d’une plage privée où le simple fait de prendre un verre permet de profiter des galets sur un transat, pas de droits d’entrée ou de consommation à 100 dollars ici. Le repas était décevant, rien d’original ou de typique.
La petite vidéo ci-dessous vous donne le ton de la suite de la journée.

Monsieur a également découvert (oui il est un peu niais) que les pieds nus sur les galets cela fait mal, mais que les pieds nus sur les rochers cela saigne, et que dans l’eau de mer cela saigne carrément beaucoup.

Une hémorragie plus tard (Madame a refusé de faire intervenir la Sureté Générale et d’enclencher un rapatriement militaire) Monsieur se rabat sur une bière pour oublier la douleur.

Le lendemain, Dimanche pour les cancres du fond qui ne suivent pas, nous avons la chance (enfin plutôt la joie, puisque c’est visiblement courant. Difficile de comparer avec un gain à la loterie) d’être invités par une autre collègue de Madame. Nous avions été reçu dans sa maison à la montagne à peine arrivés à Beyrouth et avions fait la connaissance de sa charmante famille. C’est sans hésiter que nous acceptions l’invitation.

La journée débute par une visite des caves d’Ixtir, le second producteur (en quantité) de vin du Liban. En terme de qualité il est très réputé. Une rapide dégustation nous convainc (merci le correcteur d’orthographe, celui-là je ne l’avais pas) d’acheter une bouteille pour vendredi soir (nous ne perdons ps les bonnes habitudes). Ensuite direction la plage pour un vrai repas libanais.
Connaissance des produits, choix des poissons et pratique de la langue. Commander un repas à la plage avec d’authentiques libanais change tout. Nous nous régalons des entrées (crudités, humus, humus d’aubergine, friands à viande, beignets de fromage, chou cru, salade de tomates, taboulé libanais), des plats (beignets de calamar, frites, pommes de terre sautées aux épices et à l’ail, friture de minuscules poissons, dorade, rougets, mulets). A saturation complète, déjà en train de se demander comment nous allons pouvoir nager, les desserts arrivent (pastèque, bananes géantes, mangue).

Direction l’eau chaude et la plage de sable (merci pour les petits pieds de Monsieur) jusqu’au coucher de soleil pour compléter cette journée merveilleuse.

En passant le curseur sur une photo (ou en cliquant dessus) vous aurez un court descriptif.

4 réflexions sur “ Batroun et Ixtir entre cave et plages ”

  • 7 octobre 2020 à 19:21
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    La vidéo a un petit côté Ile Maurice et le port et l’église un petit côté Crète et le tout fait terriblement envie.

  • 16 octobre 2020 à 10:29
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    Pppfffttt , 28/29° , je vous hais de nous balancer ça comme ça 😡 , ouais ici c’est à peine 10 malheureux petits degrés , flotte ☔️ presque tous les jours depuis le 22 Septembre jour de l’automne … Enfin c’est bien pour vous , profitez un max de tout , température , mer , bouffe , vin , visites diverses et variées , petits veinards !

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