Beyrouth en touristes

Escaliers colorés à Gemmayzé

Retour sur le blog après un mois d’absence. Il faut dire que le quotidien prend petit à petit sa place. Ré-ouverture partielle de l’école pour Petite Demoiselle (un jour sur deux sur site, un jour sur deux à distance) et surtout pour Madame (tous les jours sur site). La fin de l’automne et les nuits de plus en plus tôt (il fait noir vers 17:30, et encore nous avons un mois de décembre très ensoleillé, j’imagine qu’en cas de ciel couvert cela sera avant dans l’après-midi) ne sont pas des plus propices à des excursions éloignées.

Nous ne nous laissons pas déborder pour autant et nous poursuivons la découverte de notre environnement immédiat. Nous avons été accompagnés par deux amies pour découvrir les quartiers d’Achrafieh et de Bourj Hammoud. Dimanche dernier (13 décembre 2020) nous avons parcourus les trottoirs et rues piétonnes de Gemmayzé et Mar Mikhael. Quatre belles découvertes et surtout quatre ambiances très différentes.

Achrafieh

Le quartier Chrétien de Beyrouth. C’est à dire le quartier où les milices et les habitants Chrétiens se sont installés/réfugiés pendant la guerre civile. Question ambiance nous remarquons très vite plusieurs différences avec notre quartier de Hamra.

Déjà il y a du vert 🙂 Quelques bambous sauvages, quelques bignones (encore en fleur, j’dis ça, j’dis rien. Nous pensons à nos amis dans le froid), un terrain vague entre deux maisons qui est envahi de jasmin. Soyons clairs, ce ne sont pas des espaces verts prévus et entretenus, plus une résistance passive de la nature.

Ensuite les rues sont par endroit plus petites, une sensation d’intimité (relative, nous sommes dans une capitale !). Nous sommes également dans un quartier résidentiel : magasins, logements (dont certains immeubles qui nous font rêver et dont les loyers feraient certainement pleurer notre banquier). Peu de restaurants, de bars et de lieux festifs. Je ne dit pas que cela n’existe pas à Achrafieh, simplement que ce n’est pas ce qui nous a sauté aux yeux lors de cette première (longue) balade dans les rues. Ah, et puis beaucoup d’escaliers (le quartier est sur une colline) pour le plus grand bonheur de Petite Demoiselle.

Nous devrions revenir (déjà parce qu’une copine loge ici) pour découvrir les restaurants, le musée MIM (l’ordre est aléatoire et ne reflète pas mes centres d’intérêts, mauvaises langues que vous êtes !) pour les expositions de minéralogie et de paléontologie et pourquoi pas tester en soirée afin de se faire un deuxième avis sur la vie nocturne présumée.

Bourj Hammoud

Autrement dénommé « Le quartier Arménien ». Les survivants de la marche de la mort se sont installés dans ce quartier (qui était un marais à l’époque) et ont construits des cabanes en bois (merci Wikipédia pour les détails). Ils n’ont pas eu l’autorisation de construire des bâtiments définitifs (à l’époque hein ! Maintenant c’est une région de Beyrouth à part entière) et la conséquence la plus visible (et la plus agréable) c’est l’absence de hauts bâtiments. Point d’immeuble de 30 étages tout en verre et acier, des petits bâtiments de 3 étages, des ruelles, des souks.

L’artisanat est très présent (bijoux, chaussures, mode). Beaucoup de copies de bonnes qualités pour des chaussures de marque, des créations originales (vêtements, masques puisque c’est la mode imposée, bijoux, parfums) les boutiques s’alignent le long de la rue principale. Malheureusement les quelques bijouteries où nous avons tenté de découvrir l’artisanat local nous ont immédiatement catalogués en touristes, proposés des prix en dollars US exorbitants et ont mis fin à nos velléités. Tant pis, ce sera pour une autre fois. Ce fut quand même l’exception, les autres boutiques étaient accueillantes et honnêtes (de bons commerçants veillant à leurs affaires bien sûr, mais pas au-delà du raisonnable).

La découverte (merci Kinda et Fred, c’est vraiment une belle rencontre avec toutes les deux) du jour restera sans aucun doute le restaurant Noy. Tellement bon que nous y sommes retournés tous les trois la semaine suivante … (Et sans toi Kinda, ce fut un peu plus compliqué de commander, heureusement le serveur est patient et doué pour comprendre mes mimes). C’est un restaurant de spécialité Arménienne, situé dans une petite ruelle, avec terrasse dans la rue (non passante donc). Des mezzés à tomber et des prix à tester tout le menu 🙂

Gemmayzé

Gemmayzé est le quartier des sorties, des bars, des restaurants, des artistes. En clair le quartier bobo à la mode (enfin plus tout à fait puisque Mar Mikhael et Badaro prennent la relève). Ici les traces du 4 août sont présentes partout : murs effondrés, bâche sur les toits, gardiens évitant les « visites » des maisons ouvertes.

Des rues piétonnes (pour la période de Noël ou toute l’année ? A découvrir plus tard lors de visites ultérieures), des bars, des restaurants, et beaucoup d’enseignes en Français. Le quartier semble très francophone, jusque dans les menus de certaines enseignes : bacon, travers de porc. (Pas partout, ce n’est pas non plus le marché au gras de Strasbourg).

Le quartier est très joli, agréable pour se promener (nous ferons 15 km ce jour là entre Hamra – Gemmayzé – Mar Mikhael – la corniche). Dans les rues principales les immeubles sont bas, en pierre, avec des petits escaliers (enfin pas tous petits, la photo d’en-tête d’article est prise Gemmayzé) un peu partout.

Un quartier à redécouvrir le soir au printemps pour profiter des terrasses et des bars (je pense particulièrement au restaurant Italien réparti sur les différents palier d’un grand escalier extérieur).

Mar Mikhael

Alors déjà oui, l’orthographe est variable et j’ai choisi arbitrairement celle-ci !

Pour ceux (comme moi) qui ne savent pas « Mar » signifie Saint. C’est le quartier de Saint Michel (l’ange super sympa, doux, compatissant, nan j’déconne). Avec Badaro, le lieu est en train de prendre le dessus sur Gemmayzé pour la vie nocturne, les apparts hipsters et les bobo en tout genre. C’est également la continuité de Gemmayzé géographiquement (la rue principal de l’un devient la rue principale de l’autre, changeant juste de nom au passage).

Pas de grande différence avec la description précédente. A la fois pour les bons côtés (ambiance, restau, bars, musique) et malheureusement pour les moins bons (traces de l’explosion partout, le quartier a énormément souffert et mettra certainement longtemps à s’en remettre).

Encore un lieu où nous reviendrons certainement en soirée, après avoir trouvé une nounou pour Petite Demoiselle et afin de découvrir la vie nocturne à Beyrouth. Bien sûr notre motivation est purement celle du devoir de vous présenter chaque facette de la ville, nous ne prendrons aucun plaisir égoïste à faire la fête toute la nuit !

Laisser un commentaire