Et voilà, c’est sur ce jeu de mot bien pourrave que je commence ce nouvel article.
Ce week-end nous sommes partis direction le sud pour découvrir la belle ville de Tyr (Sour en Libanais, parfois écrit Tyre). Nous cherchions à profiter des derniers jours de soleil pour nous baigner et changer de paysage. Le dépaysement a été au-delà de nos espérances.
Le trajet tout d’abord. Khalil notre taxi favori vient nous récupérer à l’appartement vendredi 10:00 précise, direction l’autoroute (enfin la route principale) vers le Liban Sud, la même qui remonte jusqu’à Tripoli au nord. Khalil nous apprend qu’il faudra quitter l’autoroute un peu avant Saïda (la porte du Sud, souvent vue comme la capitale du Liban Sud) parce que suite à des disparitions de fonds, la 2×3 voies ne va pas jusqu’à son terminus. Comme il nous dit avec un sourire : this is Lebanon.
Une fois sortie de Beyrouth et sa banlieue nous retrouvons les paysages connus depuis notre journée à Damour, c’est à dire des immeubles le plus proches possible de la plage d’un côté et des immeubles dans les collines de l’autre. Nous passons ensuite le checkpoint de Saïda pour entrer au Liban Sud et dans les derniers kilomètres avant Tyr tout change. Des hectares de plantation de bananes, de tomates, de mandarines. Tout cet espace vert, sans construction, avec la mer en fond, c’est sublime.
L’entrée dans Tyr est surprenante. Des hommes, jeunes et moins jeunes, sur les trottoirs, semblent attendre les voitures qui passent et font signe. Le mystère est rapidement éclairci : ils proposent du change dollars/livres Libanaise. Loin des boutiques plus ou moins officielles de Beyrouth, là c’est du pur marché noir. Les taux sont du coup sensiblement meilleurs.
Encore un ou deux kilomètres et nous entrons dans la vieille ville, sur l’ancienne île. Ah oui parce que Tyr était une île jusqu’à ce qu’Alexandre le Grand décide de l’envahir. Comme les habitants résistaient depuis plusieurs mois en profitant de leur avantage géographique le Monarque un rien mégalo a fait remblayer la partie de mer qui séparait la ville de la côte. Maintenant Tyr est une ville côtière… Ah les traces de l’histoire.
Les rues sont étroites et en partie fermées à la circulation. Aussi, une fois passé le petit port de pêche, nous terminons à pied et arrivons devant un charmant hôtel (maison d’hôtes ou auberge sonnerait plus juste). La chambre offre une superbe vue sur la mer, grâce à un balcon et une fenêtre qui descend jusqu’au sol. La terrasse pour le petit déjeuner est directement sur la plage. Le bruit des vagues, l’air pur (ha ben oui Beyrouth c’est une capitale avec les mêmes inconvénients que Paris, Londres et autre) et le soleil (il fait encore 27 degrés ici) : tout pour passer un bon week-end. Le port du masque est, comment dire, moins intense qu’à Beyrouth où ce n’est déjà pas une obsession en dehors des lieux fermés. On se croirait en vacances, loin de toute la pression actuelle sur la planète. Madame me fait remarquer avec justesse que certaines choses nous rappellent à la réalité (photo ci-contre).
Nous démarrons par une promenade sur la corniche et l’accueil Libanais ne se fait pas attendre. A peine 10 minutes plus tard Madame s’est faite accoster par trois Libanais qui nous invitent à partager un café et quelques fruits sur un tapis posé au sol, face à la mer (le premier d’entre vous qui chante du Calogero je le vire du blog). La discussion qui s’en suit est un classique du genre entre Français, Anglais et Libanais. Chacun tentant de se rappeler quelques mots dans la langue de l’autre.
Nous repartons et j’en profite pour photographier quelques graphs sympa (un article sur le sujet à venir).
La corniche est malheureusement représentative de l’état des plages au Liban, à Tyr comme ailleurs. Cela explique en partie le succès des plages privées (payantes ou liées à un hôtel) et des plages publiques isolées. Une illustration pour comprendre.
Ensuite c’est directement le culturel (enfin nous avons déjà réservé un restau spécialisé dans les mezze de poisson sur les conseil d’un ami) avec les visites des ruines romaines (et Byzantines, je ne suis pas très au point sur cette époque) en plein cœur de la ville. Pour ceux qui ont lu l’article sur les paradoxe, c’est un exemple typique. Le site est classé au patrimoine de l’humanité depuis 1984, il est entouré d’habitations, certaines utilisant les murs antiques comme fondations. La visite (6000 LL par adulte, gratuite pour les enfants) se déroule librement, à savoir qu’il est possible de se balader au milieu de tout, de toucher, de grimper, etc. Le respect est basé sur la confiance accordée aux visiteurs. C’est agréable de se sentir responsabilisé.
La pluie de fin de journée nous pousse à rentrer, la nuit tombe (il est 17:00), retour à l’hôtel pour se poser un peu et direction le restaurant. Pour les plus gourmands curieux je résume rapidement : nems de poissons, boulettes de crevettes fraiches, beignets de poissons et fruits frais à volonté, le tout arrosé d’un petit vin rouge très agréable. Petite surprise : ici on fume sur la terrasse fermée (étrange) mais également dans la salle du restaurant. La loi n’est pas passée par ici.
Petit déjeuner gargantuesque au bord de l’eau et tentation de se baigner. Le soleil est de retour, les vagues très peu présentes, l’eau bonne et claire. D’ailleurs un groupe de nageurs se fait une grande sortie (enfin grande pour moi qui passé 50 mètres commence à regretter d’être aussi loin de la plage). Nous ne cédons pas aux sirènes, forcément aquatiques, et poursuivons notre programme culturel : l’hippodrome. Ce sont les vestiges d’une nécropole (Byzantines, je suis sûr : c’est marqué sur Wikipédia) et d’une des plus grands hippodromes de l’empire romain. Cela tombe bien c’est également un des mieux conservés (accord avec « un » ou « des » ?). Nous passons deux heures et demi sur place, le site est superbe et tout cet espace nous fait oublier la ville autour. Un peu de sensations forte quand Petite Demoiselle et moi grimpons en haut des gradins. Ils sont dans leur jus : pas de barrière de protection entre nous et les 10 ou 15 mètres de vide. Et forcément l’envie de s’asseoir juste au bord.
Retour par les abords des camps de réfugiés Palestiniens. L’ambiance est différente, les regards appuyés, nous sommes clairement des pièces étrangères ici. Un sourire, un bonjour et tout se passe bien.
Après toute cette culture un bon restau en bord de plage (découverte d’un mojito au Gin), entouré d’une demi-douzaine de chats qui attendent un peu de pitance. Le restaurant ferme à 21:00 pour cause de Covid. Cela ne semble pas toucher le bar d’à côté plein à craquer. En même temps les policiers venus signifier l’horaire au restaurateur ne portent pas de masque, l’ambiance n’est pas à la panique.
Dernier jour de ce premier séjour loin de notre appartement (enfin pour plus d’une journée). Le programme était petit déjeuner et baignade. Madame avait prévu de rejoindre le groupe de nageurs. Le vent en décide autrement, la météo n’est pas favorable. Ce sera une trempette rapide pour Madame qui ne résiste pas à l’eau claire et ensuite un ultime tour à pieds. La corniche, les plages de sable au sud de la ville, le soleil qui revient et le vent qui se calme nous font regretter de ne plus avoir le temps de nager.
Retour chez nous, un excellent week-end et une belle ville très différente. Pas de grands immeubles, peu de circulation, un rythme de petit village de pêcheurs, même si cela reste une grande ville.
Place aux images. A noter que j’avais déjà un doute avec les ruines de Byblos, j’en suis certain maintenant, les romains maîtrisaient le chemin de fer bien avant l’Europe. On nous cache des choses 🙂
Alors en vrac : le jeu de mots sur » divers Tyr » , mouais , moyen mais drôle quand même , fallait le faire 😉 . Quant à Calogero j’adore ( ben quoi ) , surtout cette chanson 😂 . Sur l’ortho de » un des mieux conservés » moi j’dis avec un s ( ceci n’engage que moi ) . Disparitions de fonds , hein , parait que des personnes aussi disparaissent ☹️ ( surtout quand on s’approche des frontières Israélienne et Syrienne , si , si , j’ai lu ça quelque part ) , soyez prudents !!!