Paradoxes

Maison moderne à Beyrouth

Après presqu’un mois de silence la famille Libanaise d’adoption est de retour.

Il faut dire que les activités se sont enchaînées et que le temps disponible pour un article s’est fait plus rare. Pour ce nouveau départ laissez moi vous parler d’un côté fascinant du Liban : le paradoxe. Comme dit une amie Beyrouthine « Le Liban tu l’aimes et il t’énerve en même temps » (je crois déjà l’avoir dit dans un article précédent, la mémoire me fait défaut).

Pour illustrer cet article, je vais démarrer sur le paradoxe de la construction.

L’image qui vient à l’esprit d’une partie de nos compatriotes Français lorsque l’on parle de Beyrouth c’est celle des immeubles en ruine, aux façades criblées d’impacts d’obus. Et bien c’est terminé depuis longtemps ! Il reste bien un ou deux immeubles conservés en l’état à des fin de souvenirs ou de musées grandeur nature, cependant ce sont des exceptions (et pour répondre aux quelques questions qui tournaient autour du pot parfois : non Beyrouth n’est pas une ville dangereuse, il n’y a pas de tirs dans les rues, d’explosions terroristes ou quoi que ce soit dans le genre. A l’heure actuelle il est même plus sûr de marcher dans les rues de la capital Libanaise que dans certaines grandes villes de France).

Alors une fois ces images effacées de l’imaginaire collectif, à quoi ressemble la réalité ? Et bien c’est le début du paradoxe. A Beyrouth en faisant 20 m sur un trottoir vous pouvez vous retrouver devant une petite maison à l’abandon ou devant un immeuble moderne et dessiné par un architecte de goût (enfin les goûts étant subjectifs disons que certains immeubles plaisent beaucoup à Madame et Monsieur). Pour illustrer le propos les deux photos ci-dessous ont été prises à environs 50 m d’écart.

Beaucoup de verdure sur les deux photos, sauf que dans une des deux habitations les arbres poussent à l’intérieur de la maison.

Dans des parties un peu plus distantes les unes des autres, le promeneur passera d’une rue sans trottoirs, ou plutôt aux trottoirs envahis par les débordements des travaux de la construction en cours, les containers à poubelles ou divers entassements pas franchement identifiables à une rue de luxe comme ci-dessous.

Oh, des lampadaires

Avec le luxe de vrais trottoirs larges et propres de chaque côté et d’un grand trottoir central pour traverser sans (trop) de risques.

Un paradoxe alors sans pluriel

J’ai choisi la facilité des bâtiments pour avoir des photos, Monsieur est juste un fainéant. Il me faudrait même ajouter quelques photos prises par Madame où des constructions jamais terminées côtoient des terrains abandonnés, le tout en plein centre ville.

Le paradoxe du Liban ne s’arrête bien évidemment pas à cela, il est présent dans chaque action, chaque décision. Par exemple il est normal pour un Libanais (oui, je généralise et il existe certainement des exceptions) de payer 300 dollars (un service qui les vaut, la question n’est pas là) sans hésiter et tout de suite après de négocier 1000 LL (environs 13 centimes d’euros au cours du jour) avec un taxi.
Les quartiers du centre regorgent de restaurants, en marchant quelques minutes dans son quartier il est facile de sortir. Dans une ville qui à certains horaires est juste un énorme embouteillage, quoi de plus normal que de prendre un taxi pour aller dîner à la périphérie tout en se plaignant de cette circulation infernale (je tiens à préciser que je ne moque pas, nous avons fait la même chose ce week-end).

Les installations électriques sont sans prise à la terre mais il y a des évacuations d’eau au sol sur les balcons, dans la cuisine, les toilettes et les salles de bain pour éviter tous risques d’inondation. (C’est un principe génial qu’il serait bon d’importer en France d’ailleurs).

Il n’y a presque jamais de passages piétons, les véhicules ne s’arrêtent pas au feu rouge mais la plupart du temps ralentissent en faisant signe aux piétons de traverser.

Et nous continuons d’en découvrir chaque jour, parfois avec surprise, parfois avec amusement. Les paradoxes sont un des charmes du pays.

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