Visite de Byblos (côté public)

Hier c’était notre première vraie sortie en dehors de Beyrouth. Direction Byblos (Jbeil de son petit nom actuel), une des plus vieilles (*la* plus vieille ?) ville continuellement habitée du monde.

Cet article présente le côté public de notre journée, je pense que Madame publiera un article réservé à la famille avec des photos moins neutres que celles présentées ici (en clair : avec les têtes de Petite Demoiselle, Madame et Monsieur).

Rendez-vous à 09:00 tapante en bas de chez nous avec notre taxi favori, pour être exact avec un des deux frères de notre fratrie de taxis favorite. L’un parle français, l’autre anglais (conséquences des choix d’études et d’université lors de leur jeunesse). Aujourd’hui l’anglais sera la langue du voyage.
Le prix de la course est très abordable (120.000 LL pour nous déposer le matin et venir nous chercher le soir). Le trajet du matin est rapide et agréable avec ses 45 minutes de voie express dégagée. La course est agrémentée de commentaires sur la vie libanaise, les zones traversées et la fatigue quotidienne provoquée par le stress au volant.

Le retour se fera à la nuit tombée, sur une voie express bondée par tous les libanais se rendant à Beyrouth pour sortir, rentrant dans leur village d’origine pour un week-end à la campagne, cherchant un restaurant pour la soirée, avec les scooters sans éclairage (ni casque, ni blouson, ni gant) qui slaloment entre les véhicules, les trois files de voitures sur la deux voies (ou les 6 files sur la 4 voies un peu plus loin) et une partie des chauffeurs qui ont un œil sur la route et l’autre sur le téléphone. Tout à coup je comprends la remarque de Khalil (le chauffeur émérite du taxi) sur la nécessité de terminer ses journées au paracétamol.

Retour en arrière : 10:00 du matin nous entrons dans Jbeil, ville classique, avec des immeubles un peu moins hauts qu’à Beyrouth, des magasins en nombre, une circulation aléatoire, bref du contemporain sans rien de notable. Et puis Khalil se dirige en bord de mer, à côté du petit port de pêche et nous découvrons la partie ancienne de la ville, les restes des remparts, la forteresse. Bienvenus à Byblos !

Nous prenons nos billets pour entrer sur le site des ruines proprement dit, 8.000 LL par personne, gratuit pour les moins de six ans et 2.000 entre 7 et ??? (ce tarif n’est pas indiqué et semble créé au vol par l’adorable guichetier qui comprend au regard dépité de Monsieur que Petite Demoiselle arrive à peine au-delà de la limite de gratuité. Encore une preuve de la souplesse et de la gentillesse locale). 2 euros pour visiter un site historique en famille, le Louvre (pour ne citer que lui) pourrait prendre exemple.

Les ruines de Byblos sont constituées d’un amoncellement (au sens premier du terme, les constructions les plus récentes s’étant souvent faites sur les précédentes) de bâtiments. Les plus anciennes habitations, enfin les quelques traces restantes, datent du néolithique (l’âge de la pierre polie, environs 8500 av JC dans cette région, 5000 av JC pour Byblos même) et la forteresse qui domine l’ensemble servait de logement au seigneur local pendant les croisades du 11ème siècle.
Pour ceux d’entre vous intéressés par les détails historiques précis, je vous renvoie à l’article de Wikipédia.

Ce qui frappe immédiatement pour un site historique de cette importance c’est la liberté. Une fois passé le guichet vous pouvez errer librement sur tout le site (à l’exception du temple aux obélisques dressés, entouré d’un grillage), grimper les marches de la forteresse, descendre jusqu’au puits de la source, laisser courir vos doigts sur des sarcophages de rois.

La deuxième chose que Monsieur a trouvé curieuse, c’est de découvrir en lisant les panneaux explicatifs que de nombreux éléments ne sont plus à leur place d’origine. Ils ont été déposés, déplacés et remontés par les découvreurs lors des fouilles. Peut-être est-ce une habitude en archéologie ? Il est quand même étrange d’observer un théâtre romain et de se dire qu’il était 200 m plus loin.

La dernière chose qui peut surprendre c’est de constater que les armoires électriques et les câbles sont disposés sans vraiment chercher à être intégrer discrètement aux lieux. D’un autre côté c’est historique, les croisés n’ont pas hésité à démonter les colonnades romaines pour consolider les murs de leur château.

La visite a duré un peu plus de deux heures, et laisse une sensation étrange. Imaginer tous ces gens, toutes ces générations qui ont vécu ici, construit, aménagé, prié, combattus, échangé, pêché. 7000 ans d’histoire et d’humanité.

Ensuite direction le musée des fossiles, qui présente quelques très belles pièces, peu nombreuses finalement puisqu’il semble que le musée des minéraux de Beyrouth (sur notre liste de musée à découvrir) ait racheté les plus beaux spécimens.

Enfin une visite des quelques rues autour du site et direction la plage publique juste sous les ruines. Au milieu des rochers et des galets, l’eau est délicieuse (dans les 28/29 degrés) et encore une fois l’idée de tous ces pécheurs qui sont passés là avant nous. Une jeune fille sur la plage nous indique même un endroit où il est possible de trouver des restes de vases, puisqu’il semble que cette crique servait aux bains des princesses phéniciennes.

Place aux photos (survoler avec la souris pour les titres/commentaires des photos).

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