Ce week-end, malgré la pluie et la grisaille, nous reprenons nos visites du pays. Armés de notre voiture nous ne sommes plus contraints de négocier le prix du taxi, de caler les horaires à la minute et de décider à l’avance.
Et pour aller au bout des changements positifs un collègue de Madame, que j’ai eu la joie de rencontrer l’an dernier à l’occasion d’une fête, se propose de nous accompagner sur des visites.
Pour situer le personnage, et la chance que nous avons, il est parfaitement trilingue libanais-anglais-français. Il maîtrise également l’arabe classique, et de ce que j’ai compris possède des notions (que je suspecte être bien plus que cela) d’arménien. Pour compléter le tableau il est féru d’art (une partie de son job), d’archéologie, d’histoire et c’est un amoureux du Liban. Je pense qu’il doit être assez aisé de trouver pire guide.
Commençons par le samedi soir, réception à l’appartement comme la plupart des week-ends où nous ne sommes pas invités. La soirée est partie pour être courte et sérieuse, surtout en vue de l’expédition du lendemain. Bien sûr la discussion s’engage avec des hôtes passionnants et nous voilà à prendre une leçon sur les différents courants politiques, les actions des uns et des autres, l’histoire vécue sur place en temps réel (par celui qui était reporter à l’époque et a donc une analyse large) qui se révèle loin de l’Histoire telle qu’inscrite dans les livres. Le vin est bon, la conversation animée et prenante. La nuit s’écoule lentement et demain matin se présente comme la promesse d’un réveil difficile. Petite Demoiselle a un camarade de son âge, ils partagent le goût des jeux et de la lecture, elle restera debout aussi tard que les adultes, et souffrira également au levé. Mauvais parents que nous sommes pour la laisser sacrifier son sommeil sur l’autel des souvenirs de jeux, de joie et de temps partagés entre rire et repas. Je souhaite que nous restions aussi indulgents et indignes le plus longtemps possible.
Tout cela pour dire qu’à l’arrivée de C. à 09:00 tapante en bas de l’immeuble nous avons une petite mine. L’ami J. sera également du voyage et, point rassurant, il est aussi marqué que nous malgré sa jeunesse (il était de la soirée précédente).
Monsieur prend le volant, sous la direction de C. et direction le sud jusqu’à Saïda où nous bifurquons vers l’intérieur des terres (plein Est pour faire simple). Dimanche rime avec circulation fluide, et le soleil se décide à sortir. Le trajet est agréable et le long du parcours C. nous présente les lieux que nous traversons et les anecdotes (le stade de Saïda est le même que celui de Beyrouth, le dernier du trio se situant à Tripoli).
La journée se déroule ensuite tranquillement, avec la visite de Jezzine (et ses superbes cascades à cette saison où l’eau se jette dans la vallée loin en contrebas), de Bkassine (classé plus beaux village du Liban), passage dans la réserve naturelle et découverte d’un monastère offrant une superbe vue sur les montagnes enneigées et la mer en même temps.
Pour les plus curieux d’entre-vous les informations sont disponibles sur Wikipedia : Jezzine et Bkassine (et le classement comme plus beau village du Liban)
Pas besoin de longs discours (merci Cabrel) je vous laisse avec les photos.
